un fruit avec une étiquette de certification biologique

Au Canada, les étiquettes bilingues permettent à bien des traducteurs de mettre du beurre sur leur pain et, inversement, les entreprises qui font du pain et du beurre ont bien besoin du travail des traducteurs. Pareille symbiose alimentaire va de soi : non seulement la Loi sur les langues officielles l’exige-t-elle, mais dans le marché nord-américain, la vente d’un produit à grande échelle ne saurait se faire sans un passage par l’anglais. Il ne faut toutefois pas vous arrêter là!

Certes, pour beaucoup d’entreprises d’aliments santé, les foires commerciales comme celles de l’Association canadienne des aliments de santé (CHFA) ou le salon Expo West 2014 offrent d’excellentes occasions de rencontrer des producteurs et des courtiers du Canada et des États-Unis – majoritairement anglophones – pour tisser des liens d’affaires.

Au-delà du marché nord-américain

Les produits de Nature's Path affichent des étiquettes bilingues anglais et français

Comme beaucoup le savent, le secteur canadien de l’alimentation connaît un succès mondial. Outre le fait qu’il s’agit du plus important secteur manufacturier au pays en volume de ventes (devant la machinerie, l’acier, l’automobile et les technologies)1, les aliments canadiens sont reconnus à l’échelle mondiale pour leur goût supérieur et leurs ingrédients de qualité.

Une bonne réputation à cultiver, particulièrement en Chine

Everett De Jong, de l'entreprise viticole Pelee, se tient devant un magasin de vin en Chine

Ne serait-ce qu’en Chine, un des plus gros marchés du monde, de très nombreux consommateurs choisissent des produits canadiens parce qu’ils leur inspirent confiance, souvent du seul fait de leur origine.

Une étiquette en chinois affichant clairement l’origine suffit bien souvent à rendre le produit facilement reconnaissable et particulièrement recherché. Pour augmenter la visibilité, il peut également être utile d’ajouter quelques images typiquement canadiennes, telle la feuille d’érable.

À cet égard, le directeur des exportations de la vinerie Pelee Island Winery, Everett de Jong, a apporté les précisions suivantes dans une entrevue au Financial Post : « L’authenticité joue un rôle essentiel en Chine. Du point de vue des Chinois, les aliments de l’Occident sont de meilleure qualité et répondent à des normes plus élevées que les aliments locaux, et le Canada jouit d’une réputation particulièrement avantageuse : il a la réputation enviable de produire des aliments de qualité, sûrs pour la santé2. »

Selon Yuen Pau Woo, directeur général de la Fondation Asie Pacifique du Canada ayant son siège à Vancouver, deux raisons complémentaires expliquent la grande popularité des aliments santé du Canada en Chine. Outre leur excellente réputation, ils bénéficient du fait que la qualité des aliments locaux est souvent jugée inférieure.

Dans le même article du Financial Post, M. Woo a ajouté ceci : « Je crois que nous avons franchi un tournant, car désormais les membres de la classe moyenne urbaine possèdent un pouvoir d’achat qui leur permet d’acheter une gamme de produits alimentaires bien plus vaste qu’auparavant, et aussi d’exiger que leurs produits répondent à leurs attentes en matière de salubrité et de qualité. »

États-Unis et Europe : au-delà des frontières

Les entreprises d’aliments biologiques établies au Canada peuvent aussi profiter de plusieurs accords d’équivalence entre l’Association pour le commerce des produits biologiques (COTA) et les organismes homologues d’autres pays.

Un accord d’équivalence permet aux aliments certifiés biologiques dans le pays exportateur d’obtenir la même certification dans le pays importateur. Auparavant, les producteurs devaient soit payer pour des certifications multiples, soit utiliser des systèmes parallèles dans leur exploitation agricole.

Il existe maintenant des accords d’équivalence avec les États-Unis, l’Union européenne, la Suisse et le Costa Rica, ce qui représente pour les petites entreprises de produits biologiques une meilleure occasion d’exporter à coût raisonnable.

Conquérir le monde… en commençant par la base

De nombreuses portes sont en train de s’ouvrir pour les aliments santé canadiens à l’échelle mondiale, et si vous voulez conquérir les marchés où ces aliments sont recherchés (notamment en Chine) ou dans lesquels des accords bilatéraux facilitent les choses (par exemple aux États-Unis et en Europe), votre entreprise doit être prête à utiliser la langue du public cible. Ainsi, pour pouvoir vous lancer dans de nouveaux marchés, vous aurez besoin des éléments suivants :

1) Des étiquettes bilingues ou traduites
Sur le modèle des étiquettes bilingues auxquelles nous sommes habitués au Canada, songez à ajouter de nouvelles langues à vos emballages destinés aux marchés étrangers. Traduire vos étiquettes en mandarin pour la Chine et en espagnol pour les États-Unis vous aidera considérablement à gagner la confiance de la clientèle ainsi qu’à faire connaître et apprécier votre marque auprès d’un bassin de population élargi.

2) Un site Web multilingue
Puisque les gens sont de plus en plus nombreux à acheter sur le Web, il est important d’y établir une présence multilingue. Le fait de traduire votre site Web en différentes langues permettra aux nouveaux clients d’approfondir leur connaissance de votre marque et de vos produits, au-delà de ce que vous pouvez imprimer sur vos étiquettes.

3) De la publicité à des endroits fréquentés
Une fois que votre produit, votre marque et votre site Web sont prêts pour de nouveaux marchés, assurez-vous de placer votre publicité aux bons endroits; pas seulement en ligne, mais aussi dans l’ensemble des médias. Les habituels sites Web et médias imprimés nord-américains ne sont pas toujours des plus efficaces! Faites appel à un acheteur-média multilingue qui saura trouver les meilleurs endroits pour afficher de la publicité et vous donner un maximum de visibilité au meilleur prix.

Que faire si nous ne sommes pas prêts?

De nouveaux marchés, de nouvelles langues, de nouveaux médias… voilà qui peut sembler beaucoup! Si l’idée vous décourage et que vous préférez remettre le marketing multilingue à plus tard, pensez-y à deux fois.

Sachant que les marchés francophones et anglophones sont déjà saturés d’aliments santé et biologiques, pouvez-vous vous permettre de laisser passer l’occasion de rendement immédiat que présentent les marchés multilingues?

La préférence grandissante pour les aliments santé et biologiques dépasse les frontières nationales, et c’est maintenant le moment d’en profiter. N’attendez pas que vos concurrents prennent toute la place dans les marchés émergents : saisissez la balle au bond!

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Sources:

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